SAINT MARTIN DE LANDELLES

Publié le par canton-saint-hilaire du Harcouet

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Sur son long éperon dominant tout à la fois la vallée de la Sélune au nord, et celle de l'Air qui sépare la Normandie de la Bretagne au sud, la vue y porte de loin, jusqu'aux confins du Mortainais, et même jusqu'au Mont-Saint-Michel. Son bourg encore très vivant du fait de son école et des encore nombreux commerces irradie, telle une petite métropole (1991 hectares, 1201 habitants, elle reste une des plus peuplées du canton) jusque sur Saint-Brice-de-Landelles et Hamelin, pourtant du canton voisin de Saint-James.

Son origine est certainement ancienne, mais légendaire, telle qu'extrapolée par les historiens ecclésiastiques du XIXe siècle qui la rattachèrent au VIe à cette localité où Léodovald évêque d'Avranches, parti chercher des reliques de saint Martin, le grand évangélisateur de l'Ouest des Gaules, vit remarcher un paralytique à leur contact, " à la frontière des Abrincates lorsqu'il se trouvait dans un désert ". En faveur de cette théorie, il faut remarquer que Saint-Brice-de-Landelles tout proche, était le premier disciple de saint Martin, et que c'est dans un cartulaire de l'abbaye de Marmoutiers, encore fondée par saint Martin qu'est relevée au XIIe siècle la première attestation de l'église locale donnée par Gilbert évêque d'Avranches au prieuré du Rocher en Mortain.

Comme Saint-Brice-de-Landelles et les Loges-Marchis, c'était à l'origine une paroisse du grand fief du Terregatte comprenant Saint-Laurent et Saint-Aubin du même nom regroupée autour d'une église sans doute en bois, détruite par les Normands, et reconstruite tardivement du fait des guerres incessantes avec les Bretons. Sa situation administrative était donc des plus compliquées, dépendant pour l'administration civile de l'Élection d'Avranches, pour le militaire de la vicomté et sergenterie de Saint-James, et pour le religieux de l'archidiaconé de Mortain, et du doyenné de Saint-Hilaire-du-Harcouët, le curé étant nommé par le prieur de l'abbaye du Rocher.

Son premier fief était près de l'église aux Avenel, unis à une fille d'Etienne du Terregatte. Il y avait donc en 1242 encore un chevalier Pierre de Landelles sieur du Bois-Avenel, lieu-dit toujours existant à l'entrée du bourg, route de Saint-Hilaire. Il contribua, bien sûr, à la fondation de la collégiale de Mortain et faisait moudre son blé à Hamelin, déjà renommé pour ses moulins. L'autre grande famille dont Saint-Martin-de-Landelles fut le berceau, celle des de Romilly dont un ancêtre participa à la conquête de l’Angleterre et qui étaient propriétaires de tous les autres grands fiefs de la paroisse : Romilly, la Paumerais, Saint-Symphorien. Ils tenaient déjà une taverne au bourg au XIe siècle mais aussi plusieurs autres possessions à Hamelin et en

 Bretagne, des deux côtés de la frontière. Refusant la soumission aux Anglais pendant la guerre de Cent Ans, ils furent, bien sûr, dépossédés dans un premier temps, mais ensuite quand la guerre fut gagnée, en furent d'autant renforcés.

Le dénombrement de Montfaut en 1463 signale nobles pas moins de six de Romilly sur la paroisse et cinq encore en 1598 sous Roissy. Mais en 1666 sous Chamillard, ils étaient tous partis un peu partout (aux Loges-Marchis, Saint-Aubin-de-Terregatte, Subligny, Marcilly, et plus encore en Bretagne). Grâce au curé Pontais (1852-1866) qui fouilla les archives paroissiales et registres de catholicité on peut ainsi retracer l'évolution des fiefs au Moyen-Age. Le Bois Avenel passa aux de Romilly fin XIIIe siècle puis au XVIIe à Guillaume Tabourel, lieutenant criminel de la vicomté de Saint-James. Son frère Jean, avocat, tenait le manoir de la Haute-Vallée, et un autre frère Pierre, écuyer tenait la Touche.

Le manoir des de Romilly au lieudit éponyme, passa aux de Vauborel (de Bion), puis aux de Lorgeril (famille bien présente sur le canton, voir Lapenty et Parigny notamment). La Paumerais était aux de Carbonnel de Canisy mi XVIIIe siècle. Tout à côté se situait au Bois-Grallon, le manoir de Jean Massé, chirurgien-saigneur, un de ces petits hobereaux dont le livre de raison sous Louis XIII nous éclaire sur les mœurs des campagnes à cette époque.  

 

Saint-Martin-de-Landelles en 1609 

 

On doit au chercheur granvillais Raoul Levêque des remerciements pour nous avoir transmis une analyse statistique intéressante de l'état des assujettis à l'impôt sur cette petite paroisse en 1609. Elle complète utilement, en précédant d'une trentaine d'années, soit une génération, le livre de raison (1641-1649) de Jean Massé Bois-Grallon. Et il y a même fort à parier que le Jehan Massey titulaire de 22 vergées, deux maisons, taxé à 13 sols et 7 deniers soit son père, tant la propension était forte à l'époque de prénommer pareillement père et premier fils. S'il y a en effet 7 Massé ou Massey cités dans le rôle (Mathurin, René, Gilles, Robert) il n'y a qu'un seul Jehan. On y retrouve aussi nombre de noms de familles citées un peu plus tard sous des orthographes changeantes il est vrai : des Corbes pour les Corbet, et de trop nombreux Paultier (11 !) pour le seul Pautret, laissant à penser qu'il s'agit bien de la même famille.

L'étude de Raoul Levêque mettant en perspective trois périodes fort éloignées dans le temps (1609, 1946, 2008) montre l'incroyable distorsion du monde agricole sur quatre siècles. En 1609, la surface totale cultivée n'est que de 1893 vergées soit 383 hectares, ce qui est fort faible face à la surface de la paroisse qui est de 1991 ha. Ce qui s'explique par les nombreuses jachères et landes (qui ont d'ailleurs donné leur nom à la paroisse comme à celle voisine de Saint-Brice-de-Landelles) et par les bois au nombre d'une douzaine ! Sur les 165 maisons recensées, 128 sont assujetties à l'impôt, une sur deux étant assortie d'un "Jardin" que l'on retrouve d'ailleurs souvent dans la toponymie locale. La surface la plus courante se situant autour de 3 vergées. De ce nombre de "feux" on peut en déduire une population oscillant entre 700 et 850 habitants (3), beaucoup plus socialement mélangée que de nos jours. Cet état montre qu'il y a deux "advocats", trois "prêstres", mais le journal de Jean Massé nous a montré que vivaient en campagne, le plus souvent à mi-temps, des carriers, des tabellions, des tailleurs, des cuisiniers. Jean Massé qui lui-même était un notable (assesseur à la taille, sorte de conseiller municipal avant l'heure) chirurgien-saigneur et propriétaire terrien, ne dédaignant pas à ses heures, comme on l'a vu, dans son héritage, jouer les charpentiers-couvreurs à l'occasion.

L'examen des barèmes de redevances montre un calcul qui s'explique de manière quasi mécanique pour 66 % des assujettis : la vergée était taxée 3 deniers, et douze vergées (2,4 ha) valaient une maison ! ce qui peut surprendre par rapport à notre époque où il faut notoirement vendre beaucoup plus de terre pour faire construire. Mais, à cette époque, on le comprend, la terre faisait implicitement vivre, et les maisons, il est vrai, étaient beaucoup plus rudimentaires que de nos jours, ce qui explique leur moindre valeur. Les plus assujettis Jehan Larcher (90 verges, une livre 4 sols) et Gilles Paultier (101 verges, une livre 7 sols) payaient à eux seuls 25 % des impôts de la paroisse et disposaient de 9 % de sa surface agricole, à côté d'autres menus biens : 3 maisons, prés, bois, et surtout deux moulins à tan qui fonctionnaient plus bas, sur la Sélune. Une vingtaine de paroissiens disposaient autour de 30 vergées, c'était la partie la plus aisée de la population qui avait sa maison, mais aussi terres arables, prés et bois, et que l'on retrouvait régulièrement au syndic de la paroisse. Les Massey étaient tous propriétaires d’une à trois maisons, et on y retrouve tous les patronymes du journal si intéressant à suivre une trentaine d'années plus tard : les Pigeon ou le Pigeon y sont cités 15 fois, les Gazengel 13, et tant d'autres Sillard, Chartrain, Gontier, Lemonnier, Chesnel. Quinze de ces patronymes existant en 1609 se retrouvaient même en 1946, et il n'est que de feuilleter l'annuaire de cette année, pour se persuader qu'il fait sans doute bon vivre en Normandie, tant les familles y font souche à tant de siècles d'écart !

 

La vie mouvementée de Saint-Martin-de-Landelles au XVIIe siècle,

d’après Jean Massé Bois Grallon, chirurgien-saigneur

 

On doit à l’ancienne Revue du Mortainais et à Victor Gastebois d’avoir retrouvé le livre de raison de Jean Massé Bois-Grallon qui nous restitue 8 ans (1641-1649) de la vie mouvementée de cette petite paroisse rurale sous Louis XIII.

Jean Massé, parfois dit " du Pavillon " est chirurgien-saigneur, sans doute aussi un peu rebouteux, mais surtout laboureur comme la foule d’avocats, huissiers, sergents, pullulant alors dans les campagnes. C’est un paysan aisé, un notable qui fieffe (loue) des terres, " baille à loyer " (6) des bestiaux, sait (tout comme son prédécesseur Gilles Picot sieur de Gouberville un siècle plus tôt) se déplacer rapidement si le besoin s’en fait sentir.

Né autour de 1620, marié vers 1645 à une cousine dont il aura 5 enfants (mineurs encore à sa mort en 1674) deux sœurs mariées dans la paroisse à des paysans voisins, et un frère moine à l’abbaye de Bégard entre Guingamp et Lannion. Il se déplace à Paris (18 jours) en 1642 pour un grand procès (240 témoins) dont il est plaignant où est impliqué le prévôt de Mortain comme prévaricateur. Il va jusqu’à Saint-Malo chercher de la linette (graine de lin), aux foires de Falaise ou à la Saint-Denis de Mortain acheter des bœufs. De ces escapades il ramène des ceintures pour son frère moine, ou les curés du coin, des épingles, des aiguilles, un chapeau et même de Saint-Malo de l’étoffe pour se faire confectionner un habit par " Boisrenault " tailleur qui habitait sans doute ce lieudit célèbre. C’est d’ailleurs un des intérêts de ce " Registre ou mémoire de toutes sortes d’affaires qui viendront en l’an présent mil six cent quarante et ung, et aultres ensuivant ", tout en regrettant qu’il manque les derniers cahiers, car on y retrouve tout l’annuaire des familles du Landelles d’aujourd’hui : des Barbedette, des Charbonnel, des Pigeon (à la Noé notamment), et des Pautret partout : à Saint-Symphorien, à l’Etang-Hardouin, à la Huardière.

Paysan relativement instruit qui manie le latin de cuisine Jean Massé est surtout un fort tempérament, un Normand matois et rusé, en bisbilles souvent avec tout le monde, voisins, curés, et bien sûr le fisc !

La langue sans doute bien pendue, et la plume piquante, il n’y a pas grand monde qui trouve grâce à ses yeux et notamment, bien sûr, les assesseurs et collecteurs de la taille. On taira les noms de ceux qui en octobre 1641 " firent la plus impertinente assiepte qui avoist jamais été faite à Landelles. Ce sont des filz de putains. Dieu veuille donner la grase avant que mourir de leur rendre la pareille ". Faut dire qu’ils l’avaient imposé à 9 livres contre ses voisins à cinq ! Un des sergents collecteur venant à mourir, bien fait pour lui "car il est mort misérable et les poulx l’ont mangé. Tout le pauvre peuple se réjouit de la mort de ce laron".

On le voit, peu de temps avant Bossuet notre homme a l’oraison funèbre dévastatrice, un autre venant à mourir à Mortain, il est aussi rapidement expédié " Dieu ait son asme. Elle ne valoit à rien" ! Et quand le 4 mai 1642 vient à passer l’arme à gauche le baron de Dorières (à Vezins tout proche) on ne sait guère si c’est l’homme de Faculté qui observe sèchement " d’une maladie d’excès, tant de garses que de vin " ! ou le bon chrétien compatissant quand même d’un " Dieu lui fasse pardon s’il luy plait ".

Procédurier et prompt comme tout bon Normand à la chicane il a donc la dent dure : il revient de Paris content car indemnisé mais fulmine contre le dérangement " Dieu veuille qu’on les pende tous "! où ça se corse c’est en 1643 où l’année débute fort mal pour lui car parti (le 28 ou 29 janvier) faire grande chère chez le curé de Monthault avec le sergent Nicolas Pigeon et le curé Jean Corbet (qu’il traitait deux ans plus tôt de " baudet ") ce dernier se rompt le cou au retour. Les familles étant ennemies le voici embastillé 10 mois à Avranches, il perd 1000 livres dans l’affaire, soupire à juste titre " par ce moien on est ruiné " et doit encore aller se justifier en juin au parlement de Rouen, et en août à Landivy.

Son journal fait la part belle à tous les petits évènements de la paroisse, les " nopces " où il met son grain de sel notamment quand une cousine se marie " on dit qu’elle est affrontée et qu’elle n’a épousé qu’un sot " ou quand des fiançailles sont suivies sept mois après d’un heureux événement glissant sentencieux et perfide :" Dieu en sait la grand’chose "…

A la campagne, surtout à cette époque, tout tient de la météo souvent à contretemps comme ce 25 avril 1641 " où il fist de sy grand naige que les arbres en rompoient ". L’année suivante n’est pas meilleure " on craint avoir une famine sy Dieu ne nous assiste ", et 1646 allie tous les désagréments : été à " quatre mois de sécheresse véhémente " suivi de deux mois de pluies incessantes à tel point " que les bleds étaient encore horz à la Toussaints ". Le pont des Biards (en bois NDR) est emporté comme toutes les pêcheries de la vallée de la Sélune, de Saint-Hilaire-du-Harcouët à Ducey. En 1647, par force les blés sont chers et pas possible d’aller en chercher chez les voisins bretons " où s’est révoltée la quanaille qui batoit ceux qui en alloient quérir, et y ont tué plusieurs marchands ". Il soupire " Je croix que Dieu veult faire mourir le pauvre monde " car une épidémie conjuguée de défluxions, fièvres chaudes, plus la " maladie commune " (la dysenterie causée par le manque de blé) décime en six jours des familles entières dont le vicaire Lermite… quasiment le seul ami que semble compter Jean Massé dans la paroisse !

La grosse plaie de l’époque ce sont aussi les incessants passages de troupes qui, bien qu’on soit en temps de paix, détruisent tout sur leur passage. Le 8 février 1642 il faut accueillir 30 cavaliers de Mortain qui vont à Pontorson " nous n’en avons point, eu Dieu mercy " lève les yeux au ciel Jean Massé. Mais le 30 mars 1648, il doit déchanter car arrivent 16 compagnies (1300 hommes) à Mgr de Milleraye qui cantonnent sur la paroisse. Il en a une chez lui au Bois-Grallon et ça lui coûte 10 livres " on n’avoit jamays veu une telle tyrannie, ni grand désordre qui fut en la paroisse ". Le 23 août, rebelote, cette fois juste en face à la Chapelle-Hamelin avec 40 hommes à M. de Canisy : " ces gueux firent bien du mal à la petite paroisse ".

Curieusement, il parle assez peu de son métier : il manque de mourir de pleurésie (3 mois de lit où il est bien content d’avoir fait construire son fameux pavillon) en 1645, il se fait saigner, panse en août les victimes d’un chien enragé, et même bien qu’il dise que ce soit " sans obligation " jusqu’à ses ennemis Corbet. Il va même à la Palluelle soigner une malade, un parent à Sourdeval, ou les brûlures des Sillard quand brûle la ferme de la Paulmeraye toute proche.

Curieux de tout c’est aussi, avant l’heure un fan des " faits divers" nombreux dans une époque violente. A la Saint-Michel 1642 il signale la prise de 60 " sorciers " (dont deux prêtres) qui avoient des " caractères " à Fougères où 4 ans plus tard la mort stupide d’Henri de Brécey, chevalier d’Isigny tué à l’armée d’un coup de pistolet d’un gentilhomme qui, pour son cheval, voulait avoir l’eau le premier. L’épitaphe là encore ne manque pas de sel : " ce fust un beau coup car il esttoit fol ; on s’en réjouist " ! En août de l’année suivante il signale la prise et la mort à la Quantinière en Saint-James par le grand prévôt de Bretagne du jeune sieur de Lonsay lequel en tentant de forcer une fille à Poilley, avait fini par la brûler vive là où elle était retranchée. Sa fin fut cruelle car il fut tué " d’un coup de fusil qui lui fuct donné dans les natures (NDR : disons pudiquement dans le bas-ventre) puys un aultre lui donna un coup de coutelas par la teste qui la luy fendist ".

On sait par le procès que fit son fils Julien (seul encore en vie de toute la fratrie) en 1694 contre les tuteurs qui avaient dilapidé leur fortune que Jean Massé mourut en 1674. La famille se refit néanmoins car son petit-fils Alexandre était sieur du Bois-Grallon et sa sœur Anne fit un mariage noble avec Jean Gouin sieur d’Auberoche. Il ne reste que des ruines de ce château qui domine Hamelin, mais la toponymie de Saint-Martin-de-Landelles a gardé le souvenir de cette famille avec le lieudit " le Bois-Massé " qui domine encore les bords du Lair tout proche.

Suite au concile de Trente, et à la Contre Réforme voulant que l'Église soit présente partout même bien loin des bourgs difficiles à joindre surtout l'hiver dans d'aussi grandes paroisses, il y avait des chapelles près de chaque manoir. Celle de Saint-Symphorien fut détruite avant la Révolution. La chapelle Sainte-Anne de Romilly ne s'écroula qu'en 1913, et il n'en reste (visible au château de Virey) que la belle statue de la sainte que la population venait vénérer en pèlerinage aux Rogations. La chapelle de la Paumerais conservait quelques vestiges en 1920, elle était de la fin XVe-début XVIe siècle, et était particulièrement bien construite avec des dalles dépassant largement la tonne. Enfin on se doit de dire un mot de la fameuse chapelle dite de la Madeleine, popularisée par la légende d'Avoise, sous la plume de l'écrivain régionaliste Hippolyte Sauvage. Attestée par une charte de 1401, isolée dans les bois sur Saint-Martin-de-Landelles juste en face du château des Biards, elle dépendait du seigneur de cette paroisse qui avait droit de présentation du chapelain comme ce fut encore confirmé en 1752. Son dernier titulaire fut en 1776 messire Godard, et plus tard les curés d'Isigny. Détruite l'an IX de la République, le prix de la pierre fut employé à réparer le pont des Biards, désormais noyé sous les eaux du barrage.

Au début du XVIIIe siècle il y avait 257 feux soit autour de 1800 habitants dont 359 seulement étaient assujettis à la taille.

Dans l'Ancien Régime tout tournait autour de la paroisse et donc des curés dont certains marquèrent leur époque. En 1721 lors de la visite de l'évêque Mgr César Leblanc, François Bagot (mort en 1729) tenait la cure assisté du vicaire Jean Simon et deux prêtres habitués (Aubert Testu et Julien Bouillet) aidaient à l'occasion. L'évêque demanda à ce qu'on remette de l'ordre dans les sonneries des cloches aux enterrements jugées " trop libérales ", et d'empêcher les merciers, cloutiers, et autres commerçants d'étaler leurs marchandises dans le cimetière voire l'entrée de l'église les dimanches et jours de fêtes.

A ce moment, se place un événement assez exceptionnel, la condamnation à mort du notaire local Gilles Le Pigeon pendu solennellement à Caen le 10 mars 1725 qui mérite explication, notamment parce que c’est à lui (dont la maison domine encore le haut de la fameuse côte) que l’on doit le nom de " Pigeonnière "… et non à un récent et contemporain président du comité des fêtes ! L’institution des notaires datait de vieux (1503), mais les abus ne manquaient pas. Ces " officiers " se faisaient payer… pour des documents inexistants, dont on imagine les effets néfastes lors des successions par exemple. Comme souvent la royauté prit le problème à bras le corps et plutôt rudement puisque dans ce laps de temps, on pendit ainsi pour l’exemple une bonne demi-douzaine de notaires véreux. Celui de Saint-Martin-de-Landelles avait poussé un peu loin le bouchon refusant non seulement de payer les amendes, mais se permettant, fort de ses appuis, de " divaguer ", c'est-à-dire de se promener à son gré entre la prison d’Avranches et son domicile !

Fait exceptionnel, en 1735 le curé Jean-Baptiste Mury fut nommé doyen rural, car dans cette période Saint-Hilaire-du-Harcouët n'avait pas de curé stable, et c'est donc Saint-Martin-de-Landelles qui assura l'intérim. En 1749 lors de la visite épiscopale de Mgr Durand de Missy, sous la seigneurie du marquis de Canisy, pour la confirmation, le prélat constata qu'il manquait la chaire... il est vrai qu'on s'employait à refaire la nef. Le prêtre Poirier tenait l'école de garçons, Esther Méheust celle des filles, il y avait 1200 communiants (donc autour de 1500 habitants), le curé étant seul décimateur, toujours présenté, comme à Saint-Brice-de-Landelles, par le prieur du Rocher. En 1761, la visite de l'archidiacre de Mortain trouva toutes les vitres récemment brisées par un soudain ouragan.

En 1789, paradoxalement vu le riche passé de la paroisse, il n'y avait plus aucun noble à Saint-Martin-de-Landelles, qui se rangea plutôt du côté républicain, mais sans excès. Ses prêtres, le curé Busnel (ici depuis 1787) et des deux vicaires Louis Poirier (originaire de Saint-Martin-de-Landelles) et Jean-François Daucé (de les Cresnays près Brécey) plus les trois habitués natifs revenus au pays, Louis-Pierre Rault, Pierre Charbonnel, J.B. Paulmier (arrivé de Bayeux) prêtèrent serment à la Constitution civile du clergé. Tout ceci encouragea sans doute la population à suivre le mouvement. Daucé un moment curé intrus de Monthault, juste de l'autre côté de la frontière en Bretagne, revint à Saint-Martin-de-Landelles en 1794 pour... épouser sa couturière ! Le curé Busnel de son côté était devenu... marchand de vaches, tout en continuant plus ou moins le culte avant de rejoindre prudemment Saint-Hilaire-du-Harcouët quand parurent les premiers Chouans.

L'église fut dépouillée, mais resta presque toujours ouverte, et les plus chauds patriotes de Saint-Martin-de-Landelles en furent pour leurs frais en 1792 quand s'avisant d'aller secouer les gens de Saint-Laurent-de-Terregatte pour les rendre plus aimables avec leur intrus... ils furent poursuivis, et ne durent leur salut qu'en s'enfermant après une longue course-poursuite dans leur église, où les gens de Saint-Laurent-de-Terregatte tentèrent même de mettre le feu ! Malgré quelques vols et pillages, il y eut peu d'exactions, et le curé Busnel ne devait pas être si mauvais bougre puisque, après s'être rétracté, c'est lui qui rouvrit l'église au Concordat, mourant très regretté de ses ouailles en 1815. Il fut remplacé par Pierre Debraize qui avait émigré et ouvert plusieurs églises et tenant l'annexe d'Hamelin. Ce curé très pieux (mort en 1826) eut la rude tâche de ramener ses brebis dans le droit chemin... on regrettait le bon curé Busnel, il est vrai plus près des gens, lui qui avait été marchand de vaches...

A la Restauration de 1815 à 1830, il n'y avait plus qu'un instituteur (M. Jardin). Dès 1830, le groupe scolaire fut créé avec deux écoles de garçons tenues par MM. Belloir et Normand. L'école des filles fut dirigée jusqu'en 1903 par des religieuses (voir notre chapitre écoles).

Ls archives municipales nous montrent comme partout au XIXe siècle, des municipalités préoccupées par le désenclavement. La construction du chemin du Pont-Martin, par exemple, à partir de 1886 dura dix ans sous le mandat de Julien Boucé. La commune dut vendre des communs (la Besnardais en 1892), et même demander une aide spécifique pour fêter le 14 juillet ! Pas de sous, pas de cours d'adultes, et on se réjouissait dès que le moindre bout de route (Saint-Georges-de-Reintembault/Isigny par exemple) était classé " grande communication ", c'est-à-dire payé par l’État.

La sécheresse de 1893 causant 50 000 F de dégâts on demanda l'aide du comice cantonal qui octroya grassement 164 F... à répartir pour les 77 agriculteurs concernés de la commune. Il faut dire aussi que son budget ne dépassait pas 10 000 F, ce qui amena d'ailleurs, prémices des conflits que l'on vit un peu partout avec la séparation de l'Église et de l'État en gestation, les premières bisbilles avec la Fabrique, organisme de gestion de la paroisse. A Saint-Martin-de-Landelles, toujours acceptée sans sourciller, la publication des comptes de la Fabrique permet de mieux comprendre les soucis de l'époque. La commune devait payer sans cesse de nouvelles dépenses : les chemins, les écoles (depuis 1848), l'aide sociale (aides diverses : aux femmes en couches, aux familles nombreuses, aux nécessiteux, à l'hospitalisation), quand la Fabrique disposait de son propre budget autonome alimenté par tout un tas de recettes. Le casuel avec son tarif des messes et enterrements, mais surtout de nombreux legs et donations au rythme d’environ un par an autour des années 1900. Alors que le budget de la commune tournait autour de 7 000 F-10 000 F, celui de la Fabrique sur dix ans était quasiment au centime près de 2 658 F, ce qui laisse entendre des comptes " officiels " qui faisaient bondir la mairie quand le curé un peu " gourmand " lançait, de son propre chef des travaux jugés dispendieux comme on le verra en 1922.

En 1887 démarra, après la traditionnelle foire de mai, une seconde le premier lundi de septembre, et en 1904 la création d’une recette postale (gérant M. Trochon) s’expliquant par la hausse de population (1551 habitants). Il y avait à ce moment autour d’une douzaine de vieillards secourus directement par la commune dans cette période qui vit la réalisation du chemin de la Croix-du-Pâtis, et du bourg à la Guesnonnière et en 1909 l’achat d’une pompe à incendie à bras, bien avant donc la création officielle d’un corps de sapeurs-pompiers en 1948. Les inventaires du 30 mars 1906, furent ici, terre catholique par excellence, impossibles à mener par le représentant du gouvernement face à une marée humaine de 900 paroissiens.

En 1912 il fallut créer (maire Louis Frémin 1892-1919, adjoint Rémy Gautier) une cantine scolaire pour écoliers indigents, et secourir 24 vieillards infirmes. Les premiers contacts pour l’installation du téléphone datent de 1912, et l’électricité de 1915 suite notamment au besoin d’énergie pour la minoterie Charuel d’Hamelin, la ligne devant traverser le chemin rural de la Buffrais. Cinq ans plus tard l’accord se faisait avec les Forces Motrices de la Sélune, en plein dossier de construction des barrages de la Roche-qui-Boit, puis de Vezins.

Le rapport à l’Académie de l’instituteur public en 1913 est particulièrement instructif. Il y a 1338 habitants, pas un chômeur, et au regard de ce qu’on vient de voir plus haut signale : " l’attitude actuelle du clergé est trés agressive, et les élections cantonales furent tumultueuses ". Le bourg est particulièrement bien fourni en commerces : 2 boulangers, 3 bouchers, 8 épiciers, 9 aubergistes, 8 marchands de bestiaux, mais aussi tisserands, fileuses, sabotiers et même trois moulins. L’agriculture reste, bien sûr, au premier plan avec 800 vaches, 150 bœufs, 10 taureaux, 400 " élèves " ou veaux, 1 000 porcs, et 350 moutons, les basses-cours semblant délaissées. Certains agriculteurs, comme Paul Sillard au Bois-Toquerel vont de l’avant, obtenant le second prix de la société d’agriculture du Mortainais. La foire annuelle du second mardi de mai, établie depuis 1860 est très suivie même par les communes voisines. Mais le travail manque au point que plusieurs journaliers vont faire la moisson en Beauce, émigration qui a commencé au tournant du siècle, après le service militaire les jeunes allant vers les villes ou, fait curieux, souvent vers le canton d’Isigny tout proche. En contrepartie, on voit des Bretons voisins, venir faire les " commis " dans les fermes landellaises. Sa conclusion est intéressante : " le bien-être s’est très sensiblement répandu depuis une vingtaine d’années, l’ardoise remplace le chaume, tout le monde mange du pain de froment et non d’orge, mais on a le tort de trop abuser de la goutte ". Il réclame enfin : " pour l’amélioration rurale, qu’on vote des lois qui fassent cesser toutes ces divisions, toutes ces haines créées par l’ouverture des écoles libres dans les campagnes ".

En 1919 sous la municipalité de Rémy Gautier (1919-1922), premier signe d’un " bouillonnement " qui soulèvera plus durablement le couvercle de la marmite en 1935, s’installe le premier alambic " officiel " tenu par M. Grihault, et on va hésiter deux ans avant de déplacer le cimetière, d’abord prévu route de Saint-James (face au calvaire), au champ Cahu route de Saint-Hilaire-du-Harcouët, au Champ Crocquevieille, et enfin au Champ de la Fontaine route de Monthault. Dossier qui sera clos en 1921, le conseil municipal dirigé par François Chevallier (1923-1929) interdisant à partir de 1928 les sépultures dans le bourg et prenant à son compte gratuitement l’ensevelissement des familles ayant encore des caveaux près de l’église.

En 1921, comme toutes les communes de France, Saint-Martin-de-Landelles honore par un monument ses 77 "Poilus " morts au champ d’honneur. On accepte comme trophées pour l’entourer, deux obus de 310, à prendre… à Lyon, ce qui est bien loin et va encore coûter (29 F). Deux ans plus tard, l’école publique est menacée, le conseil veut un groupe mixte et menace de démissionner, la concurrence avec l’école privée s’exacerbe, le maire parle " de contraintes morales qui s’exercent sur les familles ", le curé Joseph Pousset fort de sa proximité avec la Bretagne où s’exerce la dure loi des " recteurs " engage des travaux dont il réclame remboursement. La situation se tend.

En 1926 le conseil accepte de bon gré les barrages, mais regrette que soient noyées de bonnes terres, et surtout des indemnités dérisoires octroyées. C’est aussi l’année de l’emprunt pour l’achat (700 000F) de l’immeuble de la poste, et surtout de l’achat d’un… pèse-cidre annonciateur de l’orage qui se lève dans le monde agricole car comme le note la délibération du conseil municipal " …la population de Saint-Martin-de-Landelles étant composée presque exclusivement de bouilleurs de crus ".

L’année 1929 (maire : Eugène Lemonnier 1929-1937), adjoint Théophile Charbonnel), démarre le dossier du chemin des Serroirs à la Basse-Vallée (fini en 1932), et le plan d’électrification de la commune est présenté. La protestation de la taxation des pommes de 1934 annonce le conflit de 1935 où Saint-Martin-de-Landelles prend, bien sûr, sa part avec grand rassemblement, mise à feu solennelle des bondes, mais sans que le conseil municipal ici démissionne avec fracas comme dans certaines autres communes du canton. En 1936, il se positionne pour le forfait, mais demande surtout le retour au statu-quo ante, c’est-à-dire à celui de 1906 car les taxes sur l’alcool représentent maintenant dix fois la valeur marchande du produit. La salle de réunion près de la mairie date de cette année où s’ouvre également une guinguette, tenue par Eugène Veies au pont sur l’Air.

En 1937, Théophile Charbonnel (1937-1959) prend la mairie avec Paul Cahu comme adjoint et il sera le premier magistrat de toute la période de guerre. En 1941 c’est le départ tout à la fois du secrétaire de mairie Pierre Ménochet et surtout de l’envahissant abbé Joseph Pousset… on soigne donc son successeur l’abbé Désiré Delarocque en refaisant entièrement l’intérieur de son presbytère, ce qui le met sans doute en bonne disposition pour accepter en 1943 le refus de construction d’une salle paroissiale dans sa cour. Malgré tout, la cure, via les écoles tient bien son monde : en 1944, sur 41 enfants indigents aidés directement par la commune, 34 fréquentent des écoles dites " libres ", ce qui montre l’emprise réelle de la cure sur les écoles et diverses associations : Fabrique, ou " la Foncière " qui gère l’immobilier paroissial.

L’Occupation est ici, comme partout, pesante et mal acceptée avec le geste de résistance, dès août 1940, d’Isidore Restoux qui coupe des lignes téléphoniques, le garagiste Constant Chemin qui entretient des armes parachutées par les Anglais, puis l’action d’un petit groupe affilié au réseau Libération Nord qui se constitue autour de l’instituteur Jean-Baptiste Etienvre. Il se ralliera au groupe FTP saint-hilairien Blouet avant la Libération. Celle-ci, réalisée le 2 août vers 13 h par un convoi US venant de Saint-James aurait pu être très meurtrière, les Allemands avaient placé 4 canons de 88 aux entrées du bourg situés sur une hauteur, mais ils s’enfuirent rapidement. Jean Lemonnier, le coiffeur hisse le drapeau national sur le clocher sous le regard de quelques Allemands qui s’en vont, et le lendemain matin, sur la place du bourg, il rasera gratis ! Les canons de DCA américaine s’installent sur la hauteur de Romilly dans la nuit du 3 au 4 août. Contrecoups de la bataille de Mortain qui s’annonce ce sont les bombardements s’étendant du 4 au 7 août 44 qui font le plus de victimes. Le soir du 4 aôut, 5 fermes sont détruites aux Ouches (Barbedette), au Champ-Han, Romilly (Cahu), la Seyère (Deslandes), et 4 civils tués : Mme François Lemonnier, sa fille Marie-Thérèse, le fils Léonor et le commis Armand Gontier. Mme Cahu est blessée à Romilly, et Louise Pontais à la Garchinière, gravement atteinte, est emmenée vers un hôpital de campagne américain. Quelques jours plus tard, le 14, trois enfants qui jouaient avec des grenades qui traînaient en font exploser une qui tue Gilbert Lemonnier, blesse Louis Colin, Louis Charbonnel étant miraculeusement indemne. A cette époque la situation évoluait vite, les cloches carillonnaient autant pour l’arrivée des Américain que, plus tard, pour le glas.

La fête du retour des prisonniers (14 octobre 1945) atténue tous ces mauvais souvenirs, et on renoue avec la fête annuelle le 20 octobre 1946. Tout redémarre, l’entreprise Mangeas pose les premiers jalons d’une activité qui perdure encore de nos jours, l’éclairage du bourg démarre un peu plus tard (1948) bien faiblement avec seulement 6 lampadaires ! C’est aussi l’année de la création du corps des sapeurs-pompiers (dissous ensuite en 1967) avec comme chef Louis Charbonnel, sous-chef Marcel Desseroir, caporal-lancier Arsène Bouvet et treize sapeurs. Il faut des tenues et un local (près de la poste)… et des longs tuyaux, le point d’eau le plus proche étant à l’Etang-Hardouin près du cimetière ! En 1950, on se résout à acheter une moto-pompe pour remplacer l’antique pompe à bras qui datait on l’a vu de 1909 ! Un an plus tard prend corps le projet d’alimentation en eau potable de tout le bourg soit 65 foyers et 200 personnes, terminé en 1962.

L’agriculture à cette époque est encore prépondérante avec création (1952) de la mutuelle chevaline, de nombreux chemins ruraux : 7 km de 1950 à 1956 dont celui de l’Ange à la route des Biards.

Comme tout autour, les fêtes de l’après-guerre ressoudent les liens populaires, et toutes les occasions sont bonnes de se retrouver : fête de gymnastique de juillet 1950, fête de la Terre de 1953 avec le char local des Trappeurs, André Le Gall recordman de la force de la mâchoire, gala de moto-ball (1958) et surtout en 1960 le premier critérium cycliste professionnel promis à un bel avenir où l’on voit démarrer un grand espoir nommé Poulidor. Le football, longtemps pratiqué sur des terrains " baladeurs " se stabilise en 1960 à Romilly, avant de se structurer vraiment en association avec Monthault sept ans plus tard.

En 1958, l’adjoint Paul Cahu démissionne ; il est remplacé par Louis Barbedette qui deviendra maire l’année suivante (1959-1977) avec comme adjoint Paul Lemonnier.

Les fêtes religieuses sont tout aussi suivies : bénédiction des cloches et cinquantenaire des écoles privées (3 mai 1959), premières messes des enfants du pays Théophile Desfeux (4 juillet 1965), et Albert Mazier (27 février 1966).Voir chapitre église et fêtes religieuses.

En 1967, si l’on en croit la presse, Saint-Martin-de-Landelles est une commune vivante qui veut encore progresser. La population s’est accrue de 100 personnes entre les deux derniers recensements, les écoles sont pleines (2 classes à l’école publique, 7 aux écoles libres toujours prépondérantes ici). Le bureau de Poste est tout neuf (1964). L’enlèvement récent de l’ancien cimetière entourant l’église ayant permis l’élargissement des voies et la création d’un parking sur lequel a pris place une bascule publique.

C’est l’époque aussi où on s’ouvre au tourisme en accueillant en 1968 la base de loisirs et plein air précédemment à Virey, et où on inaugure l’année suivante le parking et terrain de camping des Petites Bruyères. La visite du préfet à cette occasion nous donne un instantané de cette époque : " …bien que la majorité des Landellais soient des agriculteurs, sa population, contrairement aux autres communes ne souffre pas de l’exode rural puisqu’elle est passée de 1228 habitants en 1956 à 1305 en 1968. En dix ans une cinquantaine de permis de construire ont été délivrés et des pavillons se sont élevés dans le bourg. Autre facteur d’expansion, les entreprises de bâtiment qui emploient une centaine d’ouvriers. Saint-Martin-de-Landelles a pratiquement achevé la modernisation de ses chemins (22 km) ce qui va permettre les travaux d’assainissement dans le bourg. Par ailleurs, le remembrement est souhaité ainsi que l’aménagement du lac de Vezins. Il est possible d’envisager l’implantation du terrain des sports dans le cadre du remembrement ".

Tout semble dit, le remembrement sera terminé en 1979, et le terrain des sports à son emplacement actuel négocié l’année précédente, permettant à l’USL de voler de ses propres ailes avec succès (voir chapitre vie associative). Même chose d’ailleurs pour le tennis de table (voir chapitre vie associative) qui, depuis 1969 évolue au niveau départemental et monte rapidement les échelons de la hiérarchie pongiste, atteignant en 1984 le niveau national II avec Marie-Pascale Hallais, Anne-Lise Hallais, Anne-Lise Vivier, Jacqueline Logeais, Annaïg Leroux et Marie-Annick Chatelain.

Jean Guingouain, maire pendant quatre mandats (1977-2001), explique bien la tendance de cette époque : " …la grosse affaire pour laquelle d’ailleurs j’avais été élu, n’étant pas agriculteur ni propriétaire de terrains sur la commune, c’était le remembrement. On s’est rendu compte dans la foulée qu’il y avait pas mal de choses à faire : douze logements HLM à la Vergée en 1980, lotissement en 1981 salle polyvalente et mairie, zone artisanale du Bois Avenel en 1983 Plan d’Occupation des Sols en 1985, résidence du Jardin en 1992. Un regret ? La fermeture de l’école publique en 1986 ".

Logements, écoles, on s’en doute, la vie associative va de pair avec déjà en 1977 la création du club de l’amitié par Mme Marie Lemonnier (puis par la suite : Mme Lecerf de 1990 à 1995, M. Dupont de 1996 à 2001, Jean Guingouain par interim et André Leblanc depuis 2002).

La création en 1979 d’une association originale, l’ASCAL Association Sportive et Culturelle des Amis Landellais (voir chapitre vie associative) va proposer sur les décennies suivantes et jusqu’à nos jours de nombreuses activités : théâtre (1985), musique (1989), atelier photo, course à pied en relation avec le relais Normandie-Bretagne qu’organise Pascal Gouvenou un de ses présidents. En 1989, et ce n’est pas illogique dans ce terroir de cyclisme qui organise la fameuse Polynormande depuis 1980, se crée le Vélo Club Landellais présidé par Bertrand Langlois, année où sont aussi inaugurés les courts de tennis. La Giberlie, une association qui fait revivre le folklore normand, présidée par Claude Lepoultier démarre ses activités quelques mois plus tôt le 2 novembre 1988 (voir chapitre vie associative).

Adhérant fin 1992 à la Communauté de Communes, Saint-Martin-de-Landelles est alors un bourg qui rayonne sur Hamelin et Saint-Brice-de-Landelles, et l’ouverture du parc de loisirs de l’Ange-Michel (1992) le fait connaître bien plus loin encore. L’agriculture s’est beaucoup transformée, et la fameuse foire de mai qu’on avait cru un peu relancée dix ans plus tôt, s’éteint de sa belle mort en 1996 avec seulement quatre animaux présentés. Une page se tourne également à la paroisse avec le jubilé d’or du curé Maurice Rouellé, également en 1996 suivi la même année du départ des époux Hallais, piliers de l’école privée.

En 1997, pour l’inauguration de l’opération " cœur de bourg " il y a 1267 habitants et la fin du mandat de Jean Guingouain voit encore (1999) la rénovation de l’église et de la salle paroissiale avant de passer le flambeau en 2001 à Jacky Bouvet épaulé de deux adjoints (Edmond Pautret - J.L. Escudier).

Élu en 2001, Jacky Bouvet suite à une idée de son ami Daniel Mangeas a pu démarrer son mandat en fanfare avec, dès l'année suivante (2002) l'accueil d'une étape du Tour de France dans leur pays natal et dans cette terre mythique de cyclisme. Ce fut aussi l'année du départ du curé Rouellé, qui était là depuis 31 ans, et celle de la transformation du presbytère en mairie, inauguré en 2006, l'année du regroupement de toutes les classes à l'école Saint-Joseph (voir chapitre écoles).

En 2008, Jacky Bouvet fut réélu avec comme adjoints Edmond Pautret, Louis Pontais, et à partir de 2009 Philippe Rallu comme troisième adjoint, une création s'expliquant par la récente élection de Jacky Bouvet comme conseiller général du canton de Saint-Hilaire-du-Harcouët, et donc une multiplicité de tâches pour le jeune maire de Saint-Martin-de-Landelles. 2009 fut aussi l'année de la fin du bureau de poste en tant que tel, l'accueil postal étant désormais transporté à la mairie, et celle du centenaire de l'école Jeanne d'Arc dont nous parlons par ailleurs.

 

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" ...les communes rurales qui composent notre canton ont encore un rôle important à jouer, elles sont complémentaires au chef lieu de canton. Nous devons tout mettre en œuvre pour augmenter notre population et ainsi pérenniser l’ensemble des services mis à disposition de nos citoyens : écoles, services de santé, commerce, artisanat. Certains projets locaux comme une zone d’activité pourront s’inscrire à l’échelle de la communauté de communes. Le cadre et la qualité de vie en milieu rural est un atout, nous disposons d’une main d’œuvre fiable et qualifiée capable de s’adapter aux évolutions à venir. Notre commune est également riche d’un tissu associatif qui nous permet d’affirmer notre identité de petit pôle rassembleur. "

En 2011 la commune compte 27 exploitations agricoles, 17 artisans, 9 commerçants, 1 entreprise, 1 agence postale, 1 médecin, 1 pharmacien, 1 cabinet d’infirmiers. Par contre, on a vu fermer récemment les agences du Crédit Mutuel, du Crédit Agricole, la poste et Agrial.

Les écoles 

Le fort antagonisme " public privé "

 

Notre panorama des communes du canton nous l’aura montré, si partout les écoles ont été la priorité de tous, généralement mi-XVIIIe siècle, puis avec les grands " pics " que furent 1840 (lois Duruy), puis après 1870 (Jules Ferry), leur implantation fut, d’une commune à l’autre, même voisine, très diverses. A Parigny par exemple, malgré plusieurs tentatives (voir cette commune) les écoles dites " libres ", religieuses ou privées ne parvinrent jamais réellement à s’implanter. D’autres communes parvinrent à " ménager la chèvre et le chou " comme on dit, et d’autres comme à Saint-Martinde-Landelles, firent plus généralement confiance au " privé ".

Il faut pour comprendre ce climat de " guerre scolaire ", se replacer dans le contexte des années 1900, travaillées par la séparation de l’Église et de l’État, en gestation depuis des années avec des réactions " au local " tenant largement compte de la personnalité des maires et des curés. A Saint-Martin-de-Landelles comme aux Loges-Marchis (où l’école Saint-Joseph avait été construite en 1896), l’emprise de la religion, peut-être du fait de la proximité avec la Bretagne était très forte. Les Carmélites étaient dès 1880 présentes à l’école communale comme dans 216 autres localités de la Manche. Mais elles y avaient aussi fondé dès 1885 un petit dispensaire pour les pauvres. C’est donc tout naturellement qu’à la fondation de l’école Jeanne d’Arc de filles (2 classes, 60 élèves) en 1909, sœur Archangèle (Augustine Féron) en prit la direction pour 32 ans. L’école de garçons " Saint-Joseph " fut lancée trois ans plus tard.

En 1971, les deux écoles furent géminées, c’est-à-dire que les garçons et les filles se retrouvèrent ensemble dans les classes primaires, mais ce n’est qu’en 1980 que l’école Jeanne d’Arc. disparut officiellement pour faire place au seul ensemble " école Saint-Joseph ". Un seul ensemble, mais toujours deux sites, l’un regroupant les maternelles, l’autre les primaires. Ce n’est finalement qu’en 2006 que toutes les classes de l’école Saint-Joseph furent réunies sur un même site, celui de l’ancienne structure de filles alors agrandie.

En 2009, l’école a fêté son centenaire par une grande fête à l’initiative des adjoints Louis Pontais et Philippe Rallu, ce dernier, président des parents d’élèves. Un millier de personnes participa le 28 juin à ce grand rassemblement où une ancienne élève, Solange Derouet-Dodeman parvint à retrouver toute une classe des années cinquante, de l’institutrice Mlle Piedagniel aux élèves (maintenant alertes sexagénaires) venues de toute la France.

 

L’école publique

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l'école publique, de 1815 à 1830 n’eut qu’un seul instituteur M. Jardin. Le premier groupe scolaire (rénové ensuite en 1870) datait de cette époque alignant en 1845 deux classes de garçons (instituteurs MM. Belloir et Normand).

En 1913, selon le rapport de l’instituteur public il y avait 52 enfants scolarisés au public et 130 au privé, ce qui illustre bien un rapport de force qui ne fit que s’amplifier : 18 élèves seulement en 1956, et gémination des deux classes en 1967.

La fermeture de la deuxième classe en 1985 entraînant, l’année suivante la fermeture définitive de l’école publique à Saint-Martin-de-Landelles.

Les deux derniers enseignants de l'école publique furent Mme Andrée Vallier et M. Jean-Pierre Saladin.

Mme Vallier fut en charge de la direction et M. Saladin fut son adjoint pendant 16 ans. Afin de maintenir l'école, ils se dévouèrent en assurant bénévolement la garderie du matin, celle du midi ainsi que l'étude du soir. Mais, surtout, ils assurèrent la gestion de la cantine, effectuant eux-mêmes les achats, la cuisine et le service à table !

 

L’église et la vie religieuse

 

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On la voit de fort loin, jusqu’à la butte des " M " à Avranches, et elle domine tous les environs, de son éperon la vue est fort étendue jusqu’à Juvigny, et vers la Bretagne. Des linteaux (sur le croisillon nord), mais aussi au sud et sur la côtière de la nef montrent qu’elle fut plusieurs fois remaniée en 1672, 1708, 1749. Sous son toit à bâtière caractéristique des églises normandes elle renferme dans l’entrée une belle pietà du XVè, un grand tableau de la donation du Rosaire, un chœur ancien que dominent les statues de saint Eloi et saint Martin (voir plus loin) les patrons de la paroisse.

Hormis la grande croix de mission à l’entrée du bourg, les calvaires les plus remarquables se situent au Pâtis (1833), à la Touche (1836) et au Mesliers (1844). Le plus ancien étant celui légèrement déplacé du Bois-Avenel (1687-1692) érigé par les sieurs du même nom.

L’ancien presbytère, désormais remarquablement converti en mairie était sans doute au départ un manoir du XVIe siècle, car trop loin et trop imposant par rapport à l’église, contemporain aussi de celui d’Auberoche dont il ne reste que des ruines dominant Hamelin. Il est de style gothique flamboyant et a gardé son puits ancien. A remarquer sa belle tourelle polygonale, son escalier à vis, ses belles fenêtres anciennement sans doute à meneaux qui avaient gardé des traces d’incendie. Il a connu d’importantes transformations au XIXe siècle. Tout à côté on voit la belle demeure de la fin du XVIIe siècle en haut de la côte de la Pigeonnière dont le linteau (1820) porte le nom des familles Alleaume et de Romilly, seigneurs importants dont la paroisse fut le berceau.

et " saint Martin " dans tout çà !

Il est né en Hongrie en 316, il fut soldat malgré lui dès 15 ans, et c'est pendant l’hiver 338-339 qu'il trancha sa chlamyde (manteau d'une pièce porté par les cavaliers) pour en offrir la moitié à un pauvre en guenilles – qui en fait aurait été le Christ.

Cet épisode est ce que l'on retient depuis toujours de saint Martin, qui fut aussi moine après avoir quitté l'armée du Rhin, et que l'on retrouve près de l'évêque de Poitiers : Hilaire qui deviendra Saint-Hilaire-du-Harcouët. Il est ensuite sacré évêque de Tours le 4 juillet 371.

Son épiscopat durera 26 ans et il fut de son vivant un grand évangélisateur. Il fut en effet l'initiateur, le fondateur des paroisses rurales qui couvriront toutes les régions de la Gaule, la France et la Belgique actuelles. Il est inhumé le 11 novembre 397 à Tours et son tombeau devient vite l'un des grands pèlerinages de France. Sa renommée s'étend à la chrétienté toute entière.

En France, 237 communes et 3700 paroisses portent le nom de Saint-Martin (par exemple Martigny chez nous). Une des petites Antilles fut de même baptisée Saint-Martin en 1494 par Christophe Colomb. Saint Martin est fêté le 11 novembre d'où le nom de la foire qui se situe à cette période à Saint-Hilaire-du-Harcouët.

 

  

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La vie associative

 

1930, la société de chasse,

l'association la plus ancienne de la commune.

 

La société de chasse a été créée au début des années 1930. Théophile Charbonnel, Jean-Marie Ducoin, Louis Barbedette, Patrick Geslin, Bertrand Langlois et actuellement Éric Leblanc, ont présidé la destinée de la société. Chaque saison une vingtaine d'adhérents arpentent les 850 à 900 ha de la société.

 

L’Union Sportive Landellaise 1948-1988

 

L’Union Sportive Landellaise football a été créée en 1948 sous les couleurs bleu et rouge avec comme premier président Henri Pigeon puis par la suite : MM. Camille Boucé, Jean Guigouain, Edmond Pautret (père), jusqu’en 1988 fusionnant avec l’A.S Virey sous le nom de Amicale Sportive Virey-Landelles (couleurs bleu et blanc).

En 2004, elle passa à une nouvelle dimension avec la création de l’Entente Saint-Hilaire-Virey-Landelles (S.H.V.L). Les jeunes évoluaient depuis 1993 sous la houlette du Groupement Rural de la Sélune.

A l’U.S.L., ont rempli le rôle de secrétaire : MM. André Hallais, Louis Restoux, Louis Pontais et Loïc Renard. Le club a été en sommeil deux ans en 1967-1968 faute de joueurs, puis est reparti avec l’U.S. Monthault (35). L’U.S.L. comptait 3 équipes seniors, une junior, une cadet et les minimes. La partie technique, traçage de terrain était assurée par Yves Lothon. Le club organisait des tournois de sixte d’un très bon niveau où il régnait une excellente ambiance et convivialité. Le club a formé des arbitres officiels : MM. Henri Pigeon, Henri Duquenne, Michel Pigeon, Paul Cahu, Jean Pigeon, Jean-Louis Gautier et Christophe Lecanu.

 

Tennis de Table de Landelles

une pépinière de jeunes

 

Le club de tennis de table a été créé en 1969 par l’instituteur M. André Hallais sous les couleurs respectivement de l’U.S. Landelaise, A.S. Virey-Landelles et enfin Tennis de Table de Landelles.

En 1975, une jeune joueuse de 10 ans, Marie Pascale Hallais, devient championne de la Manche. Inscrite au championnat individuel, elle gravit très rapidement les échelons puis participe, avec quelques autres filles du canton de Saint-Hilaire-du-Harcouët et de Mortain au championnat de France des collèges privés (UGSEL) à Dunkerque en 1979. Elle rapporte le titre de championne de France. Qualifiée pour les championnats de France toutes catégories, elle se classe parmi les 64 meilleures.

En 1980, l’idée de former une équipe féminine se précise (Constituée de Marie Pascale Hallais, de sa sœur Anne-Lise, puis de Anne-Lise Vivier). L’ascension est rapide, elles vont franchir tous les niveaux pour évoluer en 1983-1984 au niveau Nationale III, puis en Nationale II l’année suivante. Le niveau de jeu de plus en plus élevé amène le club à recruter Jacqueline Logeais de Louvigné-du-Désert, Anaïg Leroux d’Isigny le Buat et Marie-Annick Chatelain de Fougères. Malgré une belle saison, un budget élevé à cause des déplacements oblige le club à abandonner ce niveau.

Marie-Pascale terminera sa carrière dans le club de Bruz près de Rennes en Nationale I. Elle jouera alors face à toutes les grandes équipes de France au plus haut niveau.

Des centaines de jeunes se sont formées au club de Saint-Martin-de-Landelles, plusieurs d’entre elles auront de belles réussites. Notons les titres de championnes de France des collèges par équipes trois années de suite avec Nadine Caillibotte, Élisabeth Cahu, Sandra Jouenne, Estelle Gravey et Angélique Rigault.

Quelques noms encore de quelques joueuses et joueurs qui ont atteint de bons niveaux en championnat individuel : Angélique Rigault en Nationale III, Mathieu Cottin en Interrégional, Nadine Caillibotte, Marie-Agnès Poit et Fabien Michel en Régional.

Le club a continué d’évoluer en championnat masculin par équipes pendant quelques années, mais à dû cesser par manque de joueurs. L’entraînement continue depuis quatre années avec des jeunes et adultes en licence " loisir ".

 

A Saint-Martin-de-Landelles le cyclisme : une religion

 

Cela fait plus d'un demi-siècle que la cité Landellaise se voue à la petite reine. Henri Pigeon et Marcel Mangeas en sont les pionniers.

Dans un premier temps, les meilleurs amateurs de l'Ouest s'illustrent dans les rendez-vous annuels de la période estivale à l'image de Raymond Delisle, Jean Dupont, Charly Rouxel, Raymond Lebreton, Raymond Martin, Philippe Tesnière. Au fil du temps l'épreuve prend du grade se déroulan

t sur une journée, puis sur deux, avant de devenir les 3 jours cyclistes de Saint-Martin-de-Landelles. En 1961, Raymond Poulidor étrenne son maillot de champion de France au critérium de Saint-Martin-de-Landelles.

Dans les années 1960-1970, le comité des fêtes, au cours de ses réjouissances aoûtiennes, complète le programme par une course communale qui se déroule avec un contre la montre le lundi matin. Les membres du comité sont d'autant plus méritants que certains qui enfourchent le vélo ont passé la nuit à donner le coup de main à l'organisation du bal. Une année Arsène Fouilleul suggère de faire le circuit dans le sens inverse des autres éditions. Mais dans le bas de la descente de la Pigeonnière ce régional de l'étape loupe le virage et atterrit sans trop de bobos dans son pré.

Trois quintuples vainqueurs du Tour de France brillent en début de carrière sur les routes de la localité. Jacques Anquetil profite du long faux plat entre Hamelin et Saint-Martin-de-Landelles pour construire sa victoire dans le contre la montre Avranches-Saint-Hilaire-du-Harcouët du Tour de la Manche 1953. Bernard Hinault affronte en 1974 pour la première fois les pros dont Cyril Guimard dans le contre la montre tracé sur Saint-Martin-de-Landelles dans l'Étoile des espoirs. Miguel Indurain passe en tête dans la côte des Biards comptant pour le Grand Prix de la montagne de l'étape Cherbourg-Saint-Hilaire du Tour de France 1986. L'Espagnol attend 5 ans pour gagner sa première grande boucle. La célèbre polynormande rassemble l'élite des pros. Bernard Thévenet ouvre le palmarès. Lucien Van Impe, Bernard Hinault, Laurent Fignon, Marc Madiot, Marco Pantani, Bjarne Riis et Laurent Jalabert marquent de leurs empreintes le critérium qui devient en 2003 la classique du Sud Manche, comptant pour la coupe de France.

Le comité des fêtes organise en janvier 1984 la finale du challenge national de cyclo-cross avec la victoire du Breton Hilaire Desclos. En décembre de la même année une étape de ce challenge sourit au Normand Didier Martinez. Le comité des fêtes devient dans les années 1990 le COP (Club Olympique de la Polynormande). Tour à tour il est présidé par Marcel Mangeas, Henri Pigeon, Daniel Mangeas, Jean-Claude Bouvet, Daniel Perrier, Claude Lemardeley, Bruno Mauduit et, Évelyne Leroy.

L’accueil du départ de la 8ème étape du Tour de France 2002 Saint-Martin-de-Landelles-Plouay mobilise des centaines de Landellais au cours du premier semestre. Courant mai, le géomètre Jacques Ratouis donne ses plans pour tracer sur un champ d'un hectare une carte du Tour. Au fil des semaines les initiatives se multiplient. Les jours précédant le 14 juillet, la presse étrangère, notamment Allemande et Américaine, se déplace à Saint-Martin-de-Landelles. En ce matin de fête nationale c'est le raz de marée à Saint-Martin-de-Landelles. Daniel Mangeas est sollicité de tous les côtés. Après l'envol des coureurs, 1800 personnes partagent les agapes en dégustant deux bœufs grillés.

 

Création du Vélo club Landellais (V.C.L)    

 

La réunion de création remonte au 21 septembre 1989. Dans l'assemblée, des personnes sont hostiles à sa venue au monde, mais suite à un vote, il y a 33 pour, 6 contre et 3 sans opinion. Dans la foulée 9 membres sont élus et forment le bureau le lendemain. Bertrand Langlois s'installe à la présidence. Daniel Boucé et Victor Eneu sont vice-présidents, Henri Pigeon trésorier Patrick Michel adjoint, Marcel Loisance secrétaire, Louis Restoux adjoint, délégués aux coureurs Fernand Lecapitaine et Marc Ruault. Bertrand Langlois préside le VCL jusqu'au 26 novembre 2001, date où il démissionne avec Victor Eneu. Abel Houstin prend le relais qu'il assure toujours, ses premiers vice-présidents étant Jean-Claude Bouroult et Gilbert Lecharpentier.

Les acteurs et les organisations :

C'est Victor Eneu qui ouvre le palmarès du club en gagnant au printemps 1990 à Ernée. En septembre de la même année le VCL organise une épreuve sous une pluie battante, ils ne sont que quinze à terminer. La victoire revient au Rennais Stéphane Heulot âgé de 19 ans. Il réalise par la suite une belle carrière professionnelle avec un titre de champion de France et le port du maillot jaune dans le Tour de France. Dany Caprais effectue ses débuts au sein du club, par la suite le longiligne garçon de Saint-Brice-de-Landelles est l'un des meilleurs régionaux : vainqueur du Trophée des juniors, il se montre le plus combatif du Tour de la Manche.

Le VCL qui a pour président d'honneur Daniel Mangeas a contrôlé de nombreuses courses dont la Polynormande, la Polycadets, une étape du Tour de la Manche, le GP Henri Pigeon, plusieurs éditions du Trophée Jean-Claude Lépine, et des épreuves à Virey, Saint-Brice-de-Landelles, Sainte-Marie-du-Bois. Ses meilleurs ambassadeurs ces dernières années sont : Maxime Aubert, Yoann Houstin, Guillaume Grasset, Cédric Lavalley, Alphonse Bouvet, Roger Colas, Nicolas Hirbec.

A Saint-Martin-de-Landelles, dans la pays du vélo, ils ont été 42 habitants à prendre une licence de compétition. Cet effectif constitue un réel peloton d'engagés. Émile Guérinel a été l'un des premiers à se lancer dans le grand bain, plus tard ses fils Jacky et Michel l'ont imité.

Le même cas s'est produit dans la famille Loisance, après Marcel, le papa, ses fils Éric, Franck et Sébastien ont enfourché le cheval d'acier.

 

Les Landellais dans le cyclisme

 

La famille Bourdon totalise 3 générations avec Émile, le père, Philippe le fils, Ludivine et Océane les deux petites filles.

Souvent encore, le virus a été transmis de père en fils avec Victor Eneu et Florian, Abel Houstin et Yoann, Patrick Michel et Fabien, Bertrand Langlois et Nicolas.

Dans la famille Tumoine, les frères Bernard et Louis Tumoine ont tenté leurs chances, Emmanuel, fils du second cité a pérennisé l'aventure. A une époque ils étaient trois frères comme les célèbres Pélissiers, il s’agit des frères Belliard qui dans des classements ont réalisé des doublés avec André, Jean et Rolland qui en 1968 participa au championnat de France des juniors.

Les frères Ruault Marc et Victor ont constitué un tandem.

Certains ont été seuls à représenter la famille : Grégoire Boucé, Anthony Cahu, Benoît Derennes, Yves Gontier, Jean-François Landry, Régis Leblanc, Jordane Mangeas ( fils de Daniel ), Sébastien Pirou, Laurent Pontais, Rémy Noël, Anthony Langlois, Sébastien Rault et Kévin Triguel. Le nom Bouvet est bien connu dans l'univers du vélo, Jacky et Jean-Claude ont défendu les couleurs de Landivy et de Flers.

 

L’ASCAL

 

L'Association Sportive et Culturelle des Amis Landellais a vu le jour au printemps 1979. Elle a animé diverses activités qui au fil du temps ont connu des hauts et des bas ou des instants de sommeil.

Le cyclo a eu des temps forts dès ses premiers tours de roues avec une concentration de ligues de Basse Normandie et la création d'un brevet Sée et Sélune. La randonnée populaire au Mont Saint-Michel reste incontournable.

Le footing a passionné plusieurs sportifs, et la course pédestre Normandie Bretagne a été placée sous l'égide de l'ASCAL et du comité des fêtes de Monthault de 1979 à 2005.

Le théâtre lancé en 1985 a formé de nombreux acteurs enfants et adultes pendant une quinzaine d'années. Certains acteurs sont venus de communes voisines, et une année la troupe s'est déplacée à Montgothier.

Les randonnées pédestres ont permis aux marcheurs de découvrir les sentiers de la région. Une sortie annuelle en car a donné la possibilité aux adeptes de flâner sur les côtes bretonnes, d'aller aux Iles Chausey et même de se promener du côté de Pontaubault après avoir pris le train en gare de Parigny.

Le club photo a initié plusieurs personnes au développement et au tirage du noir et blanc. Pendant 10 ans le diaporama a offert tous les reportages vécus par les Landellais. La matinée d'un jeudi a réuni les élèves des écoles laïques et privées pour regarder ce diaporama, l'unique cours pris en commun pour ces deux établissements.

L'activité tricot, les sorties à la patinoire, les bals masqués et bals du 14 juillet, les intercommunes et interquartiers, les rencontres avec le père Noël ont apporté à la population de bons moments de détente. Loisirs enfants a passionné quelques générations de bambins. La fanfare Landellaise demeure depuis sa création qui remonte à 1989 une section ASCAL. D'autres activités permettent à des personnes de s'épanouir : la gymnastique, l'art floral.

Six présidents en 30 ans. Au cours de ses trois premières décennies, l'ASCAL a désigné 3 présidentes et 3 présidents. A 20 ans Jean-Luc Guingouain, neveu du maire a assumé le premier ces responsabilités pendant un an. Elles lui ont peut-être servi d'apprentissage car en 2008, Jean-Luc est devenu maire de Langrune-sur-Mer (14). Annick Lesénéchal lui a succédé de 1980 à 1983. Roger Cottin a pris le relais de 1983 à 1987. Thérèse Cahu a présidé les destinées de l'association de 1987 à 1989. Pascal Gouvenou a joué le récidiviste en étant président de 1989 à 1991 et en reprenant le poste en 2007. De 1991 à 2007 Bernadette Sillard a effectué le plus long bail.

 

Giberlie

Tradition et renouveau du patrimoine culturel paysan régional

  

La Giberlie a vu le jour le 2 novembre 1988, soirée où est formé un bureau composé de Claude Le Poultier, président, Michèle Belliard, vice-présidente, Josette Fournière et Marie-Claire Chevalier, secrétaires, Odette Gautier et Madeleine Caillibotte trésorières. Cette association possède un regard vers l'extérieur, d'ailleurs le maire de Monthault et des Loges-Marchis sont présents à cette réunion de démarrage.

Les objectifs de la Giberlie consistent à initier à la danse et au chant traditionnel qui aboutissent à des animations, faire revivre des veillées et des fêtes anciennes, en consommant des produits du terroir.

Sur les 96 adhérents, il est intéressant de noter la répartition géographique, 23 % sont des Landellais, 77 % viennent de l'extérieur note Claude Le Poultier, lors de l'assemblée générale de 2003. Chaque semaine une soirée Giberlie rassemble les danseurs entraînés à tour de rôle par les musiciens du groupe.

Le groupe Folk-K-Danses exporte ses talents sur un large secteur : Manche, Mayenne, Ille et Vilaine. Il a côtoyé de nombreux groupes dont L'Avant-Deux d'Isigny, Les Pieds au plancher d'Avranches. Il y a quelques années Claude Le Poultier a cédé son poste de Président à Guy Noël, puis a repris le flambeau par la suite. Michel Corvée demeure l'un des plus fidèles piliers de l'association.

 

Le club de l’amitié

  

Le club de l’amitié a été créé le 17 décembre 1977 par Joseph Lejeune. Les présidents successifs ont été les suivants : Marie Lemonnier en 1979, Christiane Lecerf en 1989, Albert Dupont en 1995, Jean Guigouain en 2001 et André Leblanc depuis 2002.

 

La " vie rêvée " de Daniel Mangeas

 

Avec son 40ème tour de France commenté... juste pour l'anniversaire du centième anniversaire de la grande boucle, Daniel Mangeas aura réalisé une grande partie de sa passion : celle commencée dans les années cinquante par le gamin en culottes courtes qui poussait billes et petits coureurs en plomb sur le muret de l'église. " J'ai eu la chance de vivre mon rêve d'enfant, celui d'être speaker ou radio-reporter sur le Tour de France " explique l'émule de Georges Briquet, celui qui fit rêver des générations d'amateurs de cyclisme " ...j'ai été bercé par la radio où il faut évoquer, faire rêver, tandis qu'avec la télévision, le commentateur s'efface derrière l'image, laquelle parle d'elle-même ".

Daniel, né en 1949, explique très bien ce qu'était l'ambiance du petit bourg de Saint-Martin-de-Landelles après-guerre : " il y avait une vie intense dans le bourg, surtout les soirs d'été où tout le monde vivait dehors, les commerçants organisant des courses pédestres autour de l'église pour quelques piécettes. L'attrait sportif démarrait autour du foot l'hiver, et du cyclisme l'été, et j'étais pas peu fier du beau pull que ma grand-mère de Monthault, m'avait tricoté à l'image de celle de Colonna, le grand gardien de l'équipe de France de foot ".

La fameuse grand-mère, en lui rétrocédant son vieux vélo, sera même en 1958 un peu à l'origine de la passion naissante du futur speaker du Tour de France : " avec une douzaine de garnements de mon âge, on organisait des courses entre l'église et Plancheval sur la route de Monthault, aller-retour avec des chicanes incessantes à cause des vélos disparates. Avec le vélo de Mémé, sans dérailleur, mais petit développement, j'étais avantagé au retour où ça monte ! On était tous fans des coureurs qui gagnaient au grand prix local organisé ici depuis 1953 pour la plupart futurs grands champions comme Elie Lefranc, Jacques Hurel, Christian Robini en 67 après sa victoire dans le Tour de l'Avenir. On épiait les passages d'Albert Bouvet, notre voisin de Saint-Georges-de-Reintembault qui s'entraînait au contre la montre, calé à bloc derrière la Versailles de sa femme ! On était fiers de la renommée de notre petit village dans les journaux, le trio Marcel Mangeas, Henri Pigeon, Francis Guérin, faisant venir des grands champions comme en 1961 Raymond Poulidor avec sa belle 404 cabriolet grenat avec roues rayonnées ".

Daniel bavait devant les beaux vélos qui représentaient une fortune à l'époque, celui de l'espagnol Basil de Cortès d'un vert profond, ou de son cousin Roland Mangeas de Mellé, vainqueur à Saint-Martin-de-Landelles en 1957, et qui faillit bien devenir professionnel. Dans cette ambiance, bien que timide de nature, Daniel se sentait en confiance : " on entrait au comité des fêtes à 12-13 ans, par la petite porte, en aidant par exemple Henri Pigeon à coller des affiches. On était toujours rendus dans son café à jouer au baby-foot, où je commentais tout haut les actions selon le style de l'époque : déboooordement à l'aile de Kopa pour Piantoni qui maaaarque !!!. Boulanger à Paris, j'attendais impatiemment les classements de la semaine que m'envoyait Pascal Gouvenou. C'est à 16 ans que j'ai été amené à commenter ma première course, une communale remportée par le Père Noël… ou plutôt, excusez-moi… le coureur local Albert Noël ! ".

Une carrière commençait, car quelques mois plus tard, le speaker du VCH (Vélo Club Saint-Hilairien) Achille Gavard n'ayant pu se déplacer, Daniel ramassait son premier cachet sur une victoire d'Alain Durel le 22 août 1965, puis en 1974, Henri Pigeon put l'imposer au micro sur l'Étoile des Espoirs à Jean Leulliot, patron de l'Aurore, journal disparu de nos jours lequel patronnait l'opération, ce qui lui mit le pied à l'étrier, et en bonne position quand le voisin et ami Albert Bouvet lui fit appel pour le Tour de France 1974. " Une vie toute simple finalement conclut le grand Daniel, et paradoxale pour un enfant au départ timide, mais que la passion communicative au micro transcendait et faisait oublier le trac et le regard des autres. J'ai vécu mon rêve d'enfant, côtoyé de près tous les grands sportifs que j'admirais secrètement, accumulé des tas d'anecdotes et de souvenirs émouvants sur tous les moments forts du cyclisme mondial. Bref j'ai vécu à fond, plus que je ne pouvais l'espérer étant gamin, ma passion du sport, et même au-delà du cyclisme, tant ce sport fédère et rassemble ".

 

Marcel Mangeas :

sans lui, Saint-Martin-de-Landelles

 ne serait pas ce qu’il est

 

Lui, c'est Marcel Mangeas, né en 1916, un enfant du pays puisque son père Louis était maçon à Saint-Martin-de-Landelles. Il faut croire que cet homme-là aimait son métier puisque ses quatre fils, Marcel, Auguste, Louis et Fernand ont suivi le même chemin que lui et ont travaillé avec lui, jusqu'au service militaire, suivi malheureusement de la guerre déclarée en 1939.

Pour Marcel, ce furent cinq années de captivité en Allemagne au terme desquelles il épousa Denise et créa sa propre activité à Saint-Martin-de-Landelles (son père était décédé en 1942), les premiers embauchés étant des ouvriers agricoles qui n'avaient plus de travail.

Bien sûr, les bombardements étant passés par là, il a fallu construire et reconstruire. Marcel s'y employa avec dynamisme et compétence et après quelques années, on ne parlait plus de l'artisan Marcel Mangeas mais de l'Entreprise Mangeas de Saint-Martin- de-Landelles, avec une trentaine d'ouvriers et manœuvres.

Marcel est vite devenu le symbole de la réussite, élargissant son rayon d'action et devenant ce que l'on appellerait maintenant, un promoteur immobilier. C'est lui qui, dans sa commune, mais aussi à Saint-Hilaire-du-Harcouët pressentit le besoin et put satisfaire la demande en créant les premiers lotissements. C'est encore lui, devenu le symbole du traditionnel et du travail sérieux qui obtint quelques gros chantiers tels que l’hôtel de ville de Saint-Hilaire-du-Harcouët.

Certains, en pareille situation auraient pris la grosse tête, pas lui, et la particularité des époux Mangeas a été d'avoir maintenu au sein de leur entreprise un côté familial qu'on ne rencontre généralement que dans les petites structures et encore ! Il faut savoir que chez les Mangeas, c'était ''porte ouverte '' et ''table ouverte'' chaque jour de la semaine, un marché se concluant toujours devant une tasse de café. C'était aussi la considération qu'ils portaient à leurs ouvriers qui se manifestait (pour Madame Mangeas le plus souvent) par une visite à l'hôpital le dimanche aux malades ou blessés, ou plus gai, à une épouse d'ouvrier qui avait mis un enfant au monde. C'était encore, à la maison, la mise à disposition d'une pièce, dite '' chambre des ouvriers '' qui offrait une possibilité d'hébergement en diverses circonstances.

Bien sûr, à présent, on ne concevrait même plus un tel fonctionnement où vie familiale et vie professionnelle étaient intimement liées et parfois contraignantes, mais c'est ce qui a fait la force et la réussite de l'entreprise.

Il faut encore mentionner l'investissement de Marcel Mangeas au niveau municipal, au sein de l'association des anciens combattants, du comité des fêtes, dont il fut président, et comme sponsor de différents clubs sportifs.

C'est en 1988 que Michel a repris le flambeau, après le décès de son père. L'Entreprise Mangeas dont le siège est toujours à Saint-Martin-de-Landelles, emploie une centaine d'ouvriers à présent et Emmanuel, le petit-fils, a pris la relève.

Une belle histoire que celle de la famille Mangeas !

 

 

 

 

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V
Bonjour, Auriez-vous des nouvelles de la pongiste Anaïg LEROUX qui a ensuite évolué au PSJTinchebray en Nationale pendant de nombreuses années. Entraineur, Président et co-équipières sont à sa recherche. Merci de vos renseignements.
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L
Ereur , en 1945 c'est LEMONNIER Raymond frére de Jean qui hiise le drapeau national sur le clocher
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